Un Joinvillais hors du commun

Portait d’un Joinvillais hors du commun.

Je vais vous raconter une histoire…. Il était une fois un jeune Lorrain qui habitait Hayange avec ses parents, le pays des hauts-fourneaux. Son père un franc patriote était entré en Résistance contre les Allemands dés que ceux-ci avaient occupé sa Patrie. Malgré son jeune âge, il n’avait que 15 ans, il suivi son père dans cette dangereuse mission qui consistait à recueillir des pilotes alliés, à les mettre à l’abri avant d’organiser leur rapatriement. Suite à une dénonciation, ils furent arrêtés par la gestapo avec une quarantaine de résistants et enfermés dans les conditions que l’on imagine. «  Par un hasard malheureux je me suis retrouvé emprisonné dans la funeste prison de Spandau, à Berlin pendant trois mois. Ensuite déporté à Auschwitz  Birkenau de sinistre mémoire, avec une chance incroyable au milieu d’un tel cauchemar je réussis à survivre pendant 2 mois. C’est un « kapo » Polonais catholique qui se rend compte que je ne suis pas Juif. Cet homme me protège et fait comprendre aux gardiens nazis qu’un catholique n’avait rien à faire avec des prisonniers juifs destinés à être exterminés. Ils  découvrirent en effet qu’un fonctionnaire trop zélé du « national-socialisme » dans la folie raciste de l’époque avait recopié mon nom de Mandavit en Man David. »

Oui c’est bien lui, notre Vice-président,  Maurice Mandavit  qui a vécu cette terrible épreuve et pourtant qui connait son histoire ?

-« Après ce camp de la mort je suis envoyé au terrible  « complexe » camp de travail de  KL Gross- Rozen situé prés de la ville de Stiergau… « Le travail rend libre » c’est bien connu.  Là Maurice grâce à ses qualités humaines, à sa volonté, à sa pugnacité tient le coup pendant 2 ans. Le camp est libéré le 14 février 1945 par les Russes. Pas de tergiversation, Maurice s’engage dans le corps des Partisans de l’Armée Rouge pour tuer des Nazi, comme il le raconte sans haine avec une lueur de tristesse dans les yeux.  Cette volonté farouche d’aider à mettre à terre l’armée Allemande n’obscurcie pas sa raison ni son humanité. En effet après 6 mois de combats intenses,  la guerre se termine et il est libéré alors que son unité se trouve sur « le Niémen ». Maurice qui a rendu son uniforme de partisan et rangé l’étoile rouge qu’il avait gagnée, transite par Berlin avant de regagner sa Patrie. Il est alors témoin de terribles atrocités qui ne peuvent pas le laisser indifférent. Un chapitre de la guerre qui n’est pas souvent évoqué ni imputé aux « Soviets » comme ne l’était pas le massacre de Katyn ; pour ne pas faire du tort « au pti père des peuples » et aux valeureux soldats communistes venus des steppes de l’Est. Il n’empêche que des milliers de femmes Allemandes, pour la plupart veuves de guerre à charge d’enfants, gravement traumatisées par les bombardements, hagardes, faméliques, furent violées, défenestrées, éventrées, massacrées. Le degré zéro de l’humanité. Maurice n’accepte pas cela. Il revêt son uniforme de partisan, accroche son étoile rouge, rassemble toutes les femmes qu’il croise et pour les protéger des exactions programmées en toute connaissance de cause, il organise des corvées fictives. Sous sa responsabilité lui en tête marchant au pas réglementaire, toutes ces femmes en rangs serrés, vont chercher de l’eau ou autre chose et se regroupent dans des immeubles ruinés où Maurice par sa présence les sauve d’un triste sort. Après la guerre en 1947 Maurice entame une longue carrière de sportif, maitre, nageur, moniteur de sport après avoir été stagiaire au Hameau de Pau et à Antibes. Il devient soldat de la boue en 1949 à la tête d’une section d’intervention du 23° RIC.  Il quitte l’armée en 1951.
Comme « péquin » Maurice n’est pas manchot et s’en sort très bien faisant preuve de beaucoup de qualités, il fonde plusieurs associations sportives. Entre autres il organise, encadre et participe à des expéditions « Aconcagua, Cap-Nord, Pérou, Finlande etc.

Maurice est discret et modeste, il ne demande rien, mais il serait bon, enfin qu’il soit reconnu comme un homme ayant vécu une expérience traumatisante et hors du commun. Il a mis sans état d’âme ses qualités au service de la liberté et des valeurs humaines et à se titre il « mériterait bien de la nation ». Celle-ci gagnerait à mettre des hommes comme lui à l’honneur,  à 89 ans ce n’est pas trop demander...

Valéry a désiré se faire photographier devant l'enseigne de DECATHLON et du SPLIZER (sur la photo Léo et son père JL) dont le concepteur du SPLIZER n'est autre que Jean-Laurent Bocquillon (ex-International membre de l'Equipe de France de Natation) fils du Président.

Léo, Eliot, Jean-Laurent Bocquillon les Rois du SPLIZER